Le temps du bilan a sonné

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Après une saison pleine de rebondissements, Rémy Lévy (RL) et Serge Granger (SG), co-présidents du Montpellier Handball, Patrice Canayer (PC), Manager Général du club et Michael Guigou (MG), capitaine de l’équipe ont répondu aux interrogations de la presse le temps d’un échange mercredi dernier à Bougnol.

Aucun titre cette saison, est-ce un échec pour vous ?
RL : Aujourd’hui, il faut être conscient du niveau de la compétition que ce soit en championnat ou dans les autres compétitions. Mais au final, faut-il mieux avoir une coupe France, une coupe de la ligue ou rester dans le top 8 européen et disputer un quart de finale de ligue des Champions ?

PC : J’aimerais gagner la totalité des titres si on le pouvait mais il faut être conscient de la situation et je pense que sur tous les tableaux nous avons défendu notre place. Comment aujourd’hui concurrencer un club comme le PSG qui a l’équivalent de 17 millions de budget. Ils nous laisseront peut être de temps en temps gagné un titre, une coupe mais aujourd’hui on est face à cette réalité. Autant, l'accès au quart de Finale de le Ligue des Champions est une grande satisfaction, autant perdre la finale de Coupe de France de cette manière est un échec.

On sent toutefois une satisfaction ?
PC : Pour moi, la saison est satisfaisante oui. On ne doit pas uniquement regarder les résultats. Si j’en crois les spécialistes ou le public, le jeu qu’on a produit cette saison est de qualité. On donne du plaisir aux gens et de ce côté-là, je suis satisfait. Je suis aussi satisfait de la progression des joueurs à l’image de Jonas (TRUCHANOVICIUS), Jean Loup (FAUSTIN) ou encore Valentin (PORTE)

Vous parlez de la progression de vos joueurs et certaines équipes profitent de cette qualité pour les recruter. Comment ne pas devenir qu’un club tremplin pour ces joueurs-là ?
PC : Dans la vie, on passe son temps à rêver de ce qu’on n’a pas ». On ne peut pas s’aligner aux offres du PSG et avoir tous les joueurs qu’on veut. On ne peut pas non plus forcer des joueurs à rester chez nous quand on leur propose de telle somme.

SG : On doit réfléchir à l’histoire du club et à ce qu’on souhaite en faire. Le marché actuel évolue et on doit être en capacité de rester compétitif en fonctionnant avec d'autres leviers. L’avenir du club aujourd’hui doit se jouer sur notre capacité à innover et proposer de nouvelles choses à notre public, à nos partenaires pour qu’ils puissent toujours croire en nous et s’engager.

RL : Nous devons rester nous-même. On ne pourra se calquer sur le modèle parisien et ce n’est pas notre souhait. Et nous ne pouvons constamment nous comparer à eux. L’enjeu est ailleurs. Il est régional, local. 

En parlant de stratégie locale, où en êtes vous des discussions avec l’Arena ?
RL : Le MHB aurait du mal aujourd’hui à figurer dans le top 8 européen et ne pas pouvoir jouer à l’Arena de façon régulière. L’Arena a été faite pour qu’à terme il devienne un vrai outil pour le développement du handball régional au niveau européen. Mais inversement, l’Arena ne peut aujourd’hui se permettre de nous mettre de côté. On discute actuellement pour avancer sur un projet commun. Mais comme vous le savez surement, le temps du sportif n’est pas celui de la politique. Nous devons avancer sur notre candidature en Ligue des Champions et nous ne pouvons attendre l’avancée des discussions. 

Croyez-vous en vos chances de disputer la ligue des Champions la saison prochaine ?
RL : Le dossier a été déposé en début de semaine dernière. La réponse à notre candidature doit être donnée par l’EHF le 23.06 prochain et le tirage au sort le 30.

Avez-vous bon espoir quant à votre qualification en poule haute de la ligue des champions ? 
PC : La question est d’abord. Sera-t-on qualifié en ligue des Champions la saison prochaine ? Pour cela, j’ai bon espoir. Ensuite, poule haute ou poule basse ? J’ai du mal aujourd’hui à peser le pour et le contre à vrai dire. Nous rêvons bien entendu de la poule haute pour que notre public assiste à des défis relevés tout au long de la saison, de promouvoir le handball à travers des confrontations de haut vol. Mais si je mets ma casquette d’entraineur. Ne faut-il mieux pas faire un excellent parcours en ligue des champions en poule basse comme cela a été le cas cette saison et atterrir en quart de finale ?

Avez-vous des nouvelles de Mathieu Grebille ?
PC : ce que je peux dire aujourd’hui. Premièrement, il a été opéré mais je dois faire un point avec le chirurgien avant d’en dire plus sur la situation. Deuxièmement, les dirigeants m’ont autorisé à prendre un joueur supplémentaire. Et, on avance sur le dossier. Mais ce n’est pas finalisé.

Concernant le cas de Vincent Gérard, quelle est la situation ?
PC : Vincent Gérard a annoncé son départ en 2019 mais comme il est en fin de contrat en juin 2019 chez nous, il est donc libre d’aller où il souhaite. On était prêt à lui proposer une prolongation mais dans une zone de salaire que nous aurions pu assumer. Ce n’est pas le cas aujourd’hui malheureusement.

La gestion de l'effectif, qu'elle concerne les départs comme les arrivées, n'était pas de plus en plus difficile ?
PC : On en a parlé avec les actionnaires. Mon rôle de manager a aussi pour objectif de rendre des comptes équilibrés en fin de saison et pas de flamber en recrutant des stars. Donc nous devons trouver la meilleure adéquation entre la partie financière et les ambitions sportives lors des recrutements. Mais je tiens quand même à rassurer les plus inquiets : il y a 4 ans Jure DOLENEC nous rejoignait sur la pointe des pieds, en 4 années il est devenu chez nous un des meilleurs arrière droits européens et à participer à la conquête de nombreux titres ! On prouve chaque année que nous savons trouver les solutions.

Michael Guigou, vous qui avait fait toute votre carrière ici, vous comprenez ces choix ?
MG : Aujourd’hui, il est difficile pour un joueur de faire toute une carrière dans un seul club. Je pense que nos dirigeants comprennent parfaitement le marché et les problématiques que cela engendrent. Le club reste attractif pour une grande partie des joueurs, c’est une certitude. On a fait une bonne saison et on a des pépites ici : Nikola, Valentin, Jonas ont prouvé qu’ils avaient leur place ici. On compte construire avec ce profil de joueur et c’est plutôt réussi. La saison prochaine, Melvyn et Benjamin ne feront que le confirmer.

Patrice, quels sont vos objectifs pour la saison prochaine ?
PC : Ils seront confirmés à la rentrée de septembre…

Sur cette conclusion, l’été qui se profile sera des plus studieux ! 

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