Andrej Golic (joueur de 1992 à 2006)
« On l’a vécu comme un aboutissement de la construction du club. On a réussi à devenir champion d’Europe neuf ans après avoir accédé à la première division. 50% de l’équipe avait connu la première défaite dans l’élite à Vénissieux où on n’avait pas existé et Greg (Anquetil) avait fait un 2/11. On en rigole encore. On est passé par la porte de derrière en 2003 mais c’était mérité. Personne ne peut crier au vol. Avant, Montpellier n’était rien pour personne. Cette victoire, c’est l’aboutissement d’une construction d’un club et d’une bande de potes. Tout le monde avait apporté sa pierre à l’équipe. Ce qui est similaire entre 2003 et 2018, c’est la manière de se battre. En 2003, le groupe avait vécu une dizaine d’années ensemble avec 2-3 éléments qui se sont ajoutés chaque saison. Il y a eu l’avènement de Mika (Guigou) et Niko (Karabatic). 15 ans après, les clubs tremblent encore quand ils jouent Montpellier. Malgré tout ce qu’il s’est passé, Montpellier est toujours là. »
Michaël Guigou (joueur de 1999 à aujourd’hui)
« Ce titre n’était pas inattendu. Demandez à Talant Dujshebaev (l’actuel entraîneur de Kielce) qui nous avait rencontré en tant que joueur avec Ciudad Real en match de préparation cette année-là à Lanzarote (Espagne). Il avait annoncé à Mikhaïl Iakimovitch, son « frère de sang », qu’il fallait faire attention à Montpellier parce qu’il y avait une très bonne équipe. Tout s’est très bien passé car il y a eu l’éclosion de Nikola Karabitc, Damien Kabengélé et moi, plus tous les anciens qui étaient là depuis un moment, l’arrivée de Rastko Stefanovic sur le poste de demi-centre, la paire de gardiens Bruno Martini et Thierry Omeyer, Didier Dinart en défense, Sobhi Sioud qui était arrivé un an avant. Il y avait tout ! De là à penser de gagner la Ligue des champions, je ne sais pas. Mais en tout cas, quand tu regardes l’équipe, il y avait du talent, de la jeunesse et de l’expérience. Il y avait tout pour réussir. Bruno Martini n’arrêtait pas de nous dire qu’il y avait un truc à jouer quand Kiel s’est fait éliminer par Ljubjana. Il sentait le truc et l’avait vu depuis des années. Je n’ai jamais reconnu Bougnol depuis ce jour-là. C’était la folie totale. »
Cédric Burdet (joueur de 1995 à 2003 puis de 2006 à 2009)
« C’était énorme ! Un exploit impossible. On avait huit buts à remonter. On s’est mis dans une bulle toute la semaine pour ne pas être ridicule au match retour. Et puis, la magie de Bougnol a opéré, les joueurs étaient au rendez-vous. C’était un moment exceptionnel. À Bougnol, les anciens nous en reparlent, on en sourit car c’était énorme. Le public était debout, la salle était hyper dynamique, c’était l’euphorie collective. On était présent le même jour, tous ensemble, tous les joueurs étaient au top. Une véritable alchimie collective. »
Patrice Canayer (entraîneur de 1997 à aujourd’hui)
« Il y a beaucoup de similitudes entre l'équipe de 2003 et celle de 2018. Il y avait quelques joueurs expérimentés qui existaient à cette époque-là. Je pense à Martini, Bojinovic, Stefanovic, Golic. Quand on regarde l’équipe aujourd’hui, on se dit qu’il y avait de grands joueurs. Mais au moment de cette finale, c’était encore de jeunes inconnus. Je pense à Nikola, à Michaël, Didier, j’en oublie d’autres. Il y a pas mal de similitudes dans la construction de ces deux équipes. »
Robert Molines (président de 1997 à 2011)
« C’était gigantesque ! Personne ne nous attendait là. Je dirais même en plaisantant nous non plus. On a créé la sensation en gagnant cette Ligue des champions avec l’ancienne formule. Ce qui restera dans les annales, c’est ce match retour face à Pampelune où on avait perdu de huit buts à l’aller et on en avait mis onze au Palais des Sports René-Bougnol. C’était un retournement de situation extraordinaire. Bougnol était en folie. Derrière, cela a suscité un engouement très porteur pour le club et le handball français. Le handball français est devenu l’un des meilleurs en Europe. »


