Ce choc faisait saliver. Il a tenu toutes ses promesses. Montpellier n’a pas battu un adversaire qui lui résiste depuis 2019 maintenant. Mais il a gardé la main froide jusqu’au bout pour arracher un nul tellement mérité et tellement précieux.
Dans la semaine, son début de match raté l’avait contraint à une course-poursuite éreintante et finalement très longue conter Kiel. Cette fois, c’est bien lui qui a mis la pression en début de rencontre. Le ton, c’est Bolzinger qui le donne immédiatement dans ce match au sommet. Un magnifique grand écart pour marquer son territoire et Charly stoppe le jet de sept mètres de Tournat. Réponse immédiate de Biosca dans le même exercice. Ce soir, entre deux des cadors de la Liqui Moly Starligue, ce sera coup pour coup. Le duel tient toutes ses promesses. Dans l’intensité, le niveau de jeu, l’engagement… et le suspense. 6-6 après huit minutes, la Sud de France Arena va transpirer à grosses gouttes.
Dans tout ça, il ne manque encore qu’un ingrédient, un petit coup de folie. L’étincelle, c’est bien sûr Bolzinger qui l’allume en allant chercher un ballon au pied de son poteau. C’est bonifié par Casado (8-6, 11e). C’est la première fois qui ‘une équipe fait le break. Et même un peu plus quand Plantin trouve un trou de souris entre le poteau et Bidula (9-6, 12e).
Ces trois buts d’avance, le MHB va les garder l’essentiel de la première mi-temps. Même en infériorité numérique. Il est vrai que Charly dans ses buts est chaud bouillant à 6/16. 40% d’arrêts, c’est écoeurant. Et comme les avants font le taf, notamment Casado en pivot et Lenne à gauche, c’est bien le MHB qui a la main sur ce match… jusqu’à la fin de première période et la double exclusion temporaire de Srna puis Desbonnet dans un gros moment d’énervement. A la pause, Montpellier est encore devant. Mais d’un but désormais (15-14).
Devant d’un but à la pause (15-14)
On a beaucoup vu les avants en première période, la seconde débute par un festival de Monte (19-16, 32e). Mais personne, évidemment, n’imagine que le chemin de la victoire sera aussi simple. Bolzinger est chaud, on l’a dit. Mais en face, Biosca est lui aussi à la hauteur. Le gardien espagnol multiplie les arrêts. Et c’est un enchaînement terrible qui touche le MHB au cœur de la seconde mi-temps. Blessure de Porte, ballon perdu par Thurin et tir de Casado sur le poteau…
Nantes en profite et passe la tête à la fenêtre (21-22, 41e) pour la première fois depuis la 5e minute. Et ça se complique avec l’expulsion de Lenne. Dans cette seconde plus hachée, la tension est palpable. Pour tout le monde… Ou presque. Celui qui reste insensible à cette atmosphère, c’est Minne. Le demi-centre nantais a plusieurs passions dans la vie. Notamment celle d’empêcher les Montpelliérains de festoyer. Buteur, passeur, il est partout. Le H est devant dans cette seconde période et lui doit beaucoup (25-27, 53e). 7 buts à 7/11, 8 passes décisives, il fait mal. Et quand ce n’est pas lui, c’est un autre droitier, Briet, qui fait le taf.
Le fantôme de l’an dernier, quand Nantes avait complètement retourné l’Arena en fin de match, est prêt à sortir du placard. Mais non, pas cette fois. Pas deux fois. Dans la foulée, un missile de Monte, co-meilleur buteur du match avec 7 buts, remet les deux équipes à égalité (28-28, 56e). Ca y est. On va l’avoir notre fin de match couperet.
Au cœur de la défense, Moraes trouve des espaces là où il n’y en a pas. Il reste 56 secondes quand Benjamin Richert trouve un angle incroyable, quasiment au point de corner. Son premier tir du match (30-30). Fini ? Non ! Léopold inscrit un jet de sept mètres à 17 secondes du terme. Montpellier ne gagnera pas ce match, un fois encore depuis 2019. Mais il ne perdra pas non plus. Villeminot fait se lever la Sud de France Arena. Il restait huit secondes.
Les réactions d'après-match :
Érick MATHÉ (entraîneur du MHB) : « Je suis globalement satisfait. Les matchs contre Nantes ne sont jamais linéaires, d’autant qu’on a tendance à les perdre ces dernières années. Il y a rarement une équipe qui prend le lead et le garde jusqu’à la fin. On a plutôt bien démarré, ce qui est intéressant par rapport à l’expérience de mardi conter Kiel. La saison dernière, on avait complètement perdu pie den fin de match quand Nantes était passé devant. Cette fois, on a réussi à s’accrocher et arracher le match nul. On ne perd que cinq ballons sur l’ensemble du match, c’est notre plus faible total depuis la reprise, c’est bien. Comme dans tout match nul, on est partagés entre les regrets et la satisfaction, mais on a quand même la satisfaction d’aller chercher le nul à la dernière minute. »
Dimitri Fleurance (entraîneur-adjoint de de Nantes) : « On a bien géré ces 15 jours de déplacement. On n’est qu’à la journée 6, mais on n’a perdu de point et on est encore dans la course au championnat. Même si le seul gagnant, ce soir, finalement, c’est le PSG. On a fait quatre gros matchs. Sur la physionomie du match, ça se joue à peu. On peut avoir des regrets sur la dernière balle, mais l’ensemble du match est plutôt positif. On lâche quelques ballons en fin de match, quelques pertes de balle fâcheuses, en défense sur Moraes, on a été pris en défaut. Il y a un peu de frustration, mais _ça se joue à des détails.
Prochain match
Berne / MHB
EHF European League - Round 2
Mardi 21 Octobre à 18h45